Un jardin accueillant pour les oiseaux! 9


J’avoue, je suis une chanceuse…
Bien installée derrière mon ordinateur, il me suffit de lever les yeux pour m’évader un instant avec les oiseaux qui batifolent dans les arbres en face ou encore de tourner la tête pour voir de bien plus près ceux qui grappillent les fruits séchés du lilas devant ma fenêtre, de même depuis ma cuisine d’où je peux observer leurs parades amoureuses tout en vacant à mes tâches quotidiennes… sans sortir de chez moi je peux à loisir observer moineaux, mésanges (bleues, charbonnières, à longue queues, huppées, noires), tourterelles, troglodytes, pics (épeiches et verts), étourneaux, rouges gorges, pinsons, accenteurs mouchets, sitelles, bouvreuils, …

Mésange bleue prise en photo depuis mon fauteuil de bureau…

Mais est-ce réellement de la chance ? Certes, j’ai cette chance (largement provoquée) d’habiter dans un Parc naturel où l’environnement est relativement préservé, mais malgré cela il n’y avait guère beaucoup d’oiseaux qui fréquentaient mon jardin quand j’ai emménagé. Les seuls battements d’ailes auxquels j’avais droit étaient ceux des pies, corneilles et choucas… Ce qui n’était pas étonnant au vu de ce que l’ancien propriétaire avait fait du jardin !

Si maintenant je ne dois plus sortir ma paire de jumelle pour observer les oiseaux, ce n’est pas du à la chance, c’est tout simplement parce que j’ai aménagé mon jardin en pensant à eux ! Bien sûr, tous ces charmants volatiles ne sont pas revenus du jour au lendemain, mais dès les premières plantations de nouvelles espèces ont fait leur apparition et d’année en année le jardin s’enrichit de nouveaux chants d’oiseaux ! Au fil du temps, je réalise de nouvelles installations rien que pour eux et ils me le rendent bien !

Vous aussi vous souhaitez vivre des scènes magiques et musicales semblant tout droit sortit d’un Walt Disney (vous voyez la scène ou Blanche Neige fait son ménage…) ? Alors n’attendez plus et suivez les conseils de la coach !

Commençons par le commencement : ce qu’il ne faut pas faire si vous voulez accueillir les oiseaux dans votre jardin et gagner du temps pour les observer !

Ne pas utiliser de pesticides.

Bannissez tous les produits qui finissent par CIDE, ce sont des produits qui tuent et qui détruisent, même si ils sont « naturels ».
J’espère ne pas devoir vous apprendre que chaque année de trop nombreuses nichées de mésanges et autres oiseaux insectivores meurent parce que des  personnes veulent sauver leurs buis de la pyrale à grand coup d’insecticide. Les mésanges qui nourrissent leur portée avec des chenilles si faciles à attraper parce qu’intoxiquées par le poison qu’on leur a déversé dessus en payent le prix fort, elles survivront, mais pas leur progéniture plus fragile.
 Les substances passent d’un organisme à un autre, s’accumulent et finissent par être meurtrières pour tous…

Outre le fait que ces produits tuent bien plus que ce qu’ils ne ciblent, ils ralentissent vos efforts pour obtenir un jardin où l’équilibre naturel préserve de l’invasion des ravageurs.
En effet, un couple de mésange installé près de votre buis ou des moineaux qui le fréquentent seront toujours bien plus efficaces contre la pyrale que n’importe quel autre produit…
Et puis, comment voulez-vous que la nature s’installe dans votre jardin si vous passez votre temps à lutter contre ? Aux oubliettes donc tous ces produits qui détruisent, même ceux qui semblent inoffensifs ou qui sont « autorisés en agriculture biologique », évitons de faire une  Bouillie borderline de Bébert.

Ne pas tout couper.

N’en déplaise aux maniaques des machines vrombissantes, plus vous coupez, moins vous en aurez ! Que ce soit votre haie ou votre gazon, il va falloir les laisser un peu plus pousser si vous voulez des oiseaux dans votre jardin.
Plus vos buissons seront touffus, plus ils offriront d’abris et de nourriture aux oiseaux ! Il en va de même avec votre gazon ! Je vous le dit souvent, un gazon tondu à ras est un véritable désert biologique tandis qu’une pelouse qui peut s’exprimer est pleine de vie !

Allez-y en douceur avec le sécateur, adoptez la taille douce, et ne sortez pas votre taille haie entre le 15 mars et le 31 juillet au minimum ceci afin de respecter les nichées des oiseaux qui sont dissimulées dedans. Et puis de toutes façons, si vous souhaitez respecter également  vos arbres et arbustes, vous ne les taillerez qu’en période de repos, c’est à dire en hiver, idéalement pendant les mois de novembre et décembre (excepté bien sûr les arbustes à floraison printanière).

Des buissons bien touffus, un gazon plein de vie, moins vous coupez, mieux c’est!

Ne pas tout désherber.

Ce que vous voyez comme une « mauvaise herbe » est sans doute une ressource précieuse pour de nombreux insectes et …oiseaux !
Les adventices (*) nourrissent depuis toujours les oiseaux et les insectes (dont se régalent les oiseaux) et sont bien plus adaptées à le faire que n’importe quelle plante issue de sélection horticole. Car contrairement à toutes ces plantes qui ont été sélectionnées pour ravir nos yeux ou nos narines, les plantes indigènes n’ont que le seul désir de séduire les oiseaux et insectes qui pourront assurer la survie de leur espèce via la pollinisation et/ou la dissémination de leurs graines.
C’est ça la nature, tout y est entremêlé et moins on intervient, mieux elle se porte !
Ne désherbez donc pas systématiquement tout ou tout de suite et laissez des coins de votre jardin où les adventices peuvent s’installer en toute quiétude.


Ne pas trop « nettoyer » son jardin.

Cette fois c’est aux maniaques de l’ordre et de la propreté que je m’adresse… Laissez un peu de désordre dans votre jardin, sisi, ça vous fera du bien…
Toutes ces tiges sèches, ces fleurs fanées, ces amas de feuilles mortes, ces « déchets » qui heurtent votre vue sont autant de nourriture ou d’abris à nourriture pour oiseaux !

Laissez donc tout cette « nature morte » sur place (ou déplacez-là dans un autre coin du jardin selon  votre tolérance) afin qu’elle puisse remplir son rôle : héberger et nourrir de nombreux êtres vivants. Et puis, en procédant de la sorte, vous allez vous économiser pas mal d’énergie inutilement dépensée puisque la nature va elle-même nettoyer ses rebus tout au long de l’hiver. Au printemps, il ne vous restera plus qu’à retirer les derniers reliquats d’une végétation passée si ceux-ci vous indisposent encore.

Laissez cette « nature morte » accueillir la vie jusqu’au printemps suivant…

Ne pas utilisez de filets.

Que ce soit pour maintenir votre mulch en place, pour protéger vos cultures et arbres fruitiers ou même pour nourrir les oiseaux, bannissez les filets dans votre jardin car ceux-ci peuvent s’avérer être des pièges mortels pour le malheureux qui s’y coince une patte ou une aile !

Il existe de nombreux substituts à ces filets qui de surcroit sont généralement en plastique.
Pour maintenir votre mulch fraichement installé en place, étalez dessus des branches et/ou des pierres le temps qu’il « prenne» au le sol.
Des Cd’s suspendus aux branches de vos arbres au moment où les fruits deviennent appétissants seront autant efficace qu’un filet protecteur, si pas plus (les étourneaux arrivent souvent à se faufiler jusqu’à vos cerises malgré le filet laborieusement installé), le risque de casse de branches (ou de jambe) en moins lors de leur placement. De même, moulins à vents, tiges avec bande de tissus qui flotte au vent, épouvantails, … sont autant de moyens de protéger sans risque vos plantations ;
Une coquille de noix de Coco, un vieux fouet ou un « distributeur à boules » sont autant d’alternatives bien plus sûres et plus esthétiques qu’un filet pour présenter les boules de graisses farcies aux graines aux oiseaux durant l’hiver.

Remplacez les filets d’autres alternatives pour disposer les boules de graisses.

Et j’ai bien dit l’hiver, car s’il est bienvenu de nourrir les oiseaux durant cette période, il ne faut pas le faire durant l’année complète.

Ne pas nourrir les oiseaux toute l’année.

C’est vrai que cette solution est très tentante pour pouvoir observer des oiseaux dans son jardin. Après tout, en procédant de la sorte vous arriverez toujours à avoir quelques volatiles  qui viendront se repaitre d’une nourriture facilement disponible. Et ce même si votre jardin  n’est constitué que de gazon et d’une haie « entretenus » toutes les semaines… C’est sûr qu’au milieu de ce vide les oiseaux risquent d’être attirés par cette coupelle de graines disposée là telle un oasis au milieu du désert !

Même si vos intentions sont bonnes, vous ne leur rendez pas du tout, mais alors là pas du tout service !
S’ils mangent volontiers des graines en hiver, la plupart des oiseaux qui fréquentent nos jardins sont des insectivores, les graines ne leur permettant que de passer le cap difficile de l’hiver durant lequel les insectes sont très rares.
Ainsi, le régime alimentaire des oiseaux évolue et change avec les saisons. Aller à l’encontre de cela met leur santé en péril, tout comme on malmène la nôtre quand on ne s’alimente pas correctement en suivant le rythme des saisons. Vous n’aviez jamais remarqué que les fruits et légumes de saisons correspondent aux besoins de notre corps ? Les salades revitalisantes du printemps suivent les plats consistants de l’hiver et ce n’est pas uniquement dans le seul but de nous faire perdre les kilos engrangés pendant la mauvaise saison… Nous aussi nous avons co-évolué avec la nature et nous y sommes adaptés (même si beaucoup ont tendances à l’oublier).

En offrant de la nourriture aux oiseaux durant toute l’année, vous leur offrez l’équivalent d’un abonnement à vie au MacDo ! Et les répercussions se feront ressentir sur leur santé comme sur celle de tous ceux qui abuseraient d’un tel « privilège ».
De plus, en agissant ainsi, vous rendez ces oiseaux GRASSieusement nourris dépendants de votre présence. Dépendance qui s’accentuera au fil des générations jusqu’au moment fatal où ce nourrissage inapproprié cessera…
Je suis désolée pour vous si vous aimez remplir la mangeoire toute l’année afin d’observer facilement les oiseaux, mais maintenant que vous savez que ce n’est pas un service que vous leur rendez mais bien une servitude que vous leur imposez, il est grand temps d’arrêter…
Ce n’est qu’à la venue de l’hiver qu’on peut leur apporter un complément de nourriture, et si on le fait, on le fait correctement et jusqu’au bout de l’hiver.

Le nourrissage des oiseaux? Oui, mais en hiver uniquement.

Bon, jusqu’ici je vous ai plutôt dit ce qu’il ne faut pas faire, et je sais que plusieurs d’entre vous suivent déjà ces conseils (et si je n’ai plus besoin de vous convaincre, vous avez peut-être besoin d’idées pour convaincre).
Voyons maintenant ce qu’on peut faire pour accueillir comme il se doit les oiseaux dans nos jardins.

De la diversité.

Pour qu’il soit favorable aux oiseaux et que ceux-ci y restent toute l’année, il faut que votre jardin leur permette de satisfaire leurs besoins vitaux : manger, boire, s’abriter et nicher.
Et ces besoins peuvent être très différents selon les espèces !
Ce n’est pas compliqué, plus votre jardin est diversifié, plus il sera accueillant ! 
Rien que pour établir leurs nids, les besoins des oiseaux peuvent être très variés. Si certains apprécient un simple nichoir pour s’installer, d’autres nécessitent la cime de hauts arbres ou au contraire préfèrent nicher au sol. Même le trou d’entrée du nichoir et sa position vont influencer les espèces qui vont l’occuper…
Chaque élément de votre jardin peut devenir le lieu de prédilection d’une telle ou telle espèce d’oiseau, que ce soit pour y nidifier, s’y percher, s’y nourrir, s’y reposer…. Votre abri de jardin peut ainsi être l’endroit choisi par des hirondelles pour y établir leur nid, pourvu que vous leur laissiez un accès permanent ; votre balançoire devenir le poste d’observation d’un faucon crécerelle, votre boite aux lettres se faire coloniser par une famille de mésanges (ce qui risque d’être problématique), … La qualité de leur habitat diminuant constamment, les oiseaux doivent parfois faire preuve d’ingéniosité et d’audace pour s’adapter, alors autant leur aménager pleins d’endroits pour eux.

Petite pause pour ce faucon crécerelle.

Bien sûr ces aménagements dépendront de la taille de votre jardin, mais plus celui-ci est diversifié plus il contiendra des « niches écologiques » différentes et accueillantes pour une plus grande diversité d’espèces. Des buissons bien touffus, la zone dégagée d’une pelouse ou encore les abords d’une mare ne vont pas attirer spécialement les mêmes oiseaux, alors varions autant que possible les habitats à leur proposer.
Même si votre jardin est tout petit, même si il ne se limite qu’à un balcon, chaque zone aménagée pour les oiseaux à son importance car elle participe à un maillage écologique qui leur permet de trouver refuge dans notre société si dénaturalisée.

Des plantes attractives.

Que ce soit pour les nourrir ou pour les abriter, de nombreuses plantes vont être appréciées par les oiseaux. Alors autant en installer le maximum !
Les plantes les plus adaptées à accueillir les oiseaux sont les plantes de chez nous, choisissez donc autant que possible des espèces indigènes et bannissez les espèces invasives (*) qui sont un fléau pour notre biodiversité. Bien sûr, vous pouvez agrémenter votre jardin de quelques plantes plus flatteuses pour vos yeux, mais sans en faire une exclusivité et en choisissant des variétés horticoles issues de préférence d’espèces indigènes.

Pour attirer les oiseaux dans votre jardin grâce aux plantes, il faut :

Des fleurs.

La plupart des oiseaux de nos jardins sont insectivores, alors un jardin accueillant pour les oiseaux doit aussi l’être pour les insectes. Et quoi de mieux pour attirer les insectes (à part respecter tous les conseils « à ne pas faire » du début de cet article) que de semer des fleurs et plus particulièrement des fleurs mellifères (*) ?

Vos parterres de fleurs bourdonnant de vie attireront des oiseaux insectivores comme les mésanges, l’accenteur mouchet, le rouge gorge, le merle…

Des fleurs mellifères pour attirer les insectes.

Certaines fleurs sont aussi très sollicitées par les oiseaux pour leurs graines !

Voici une petite sélection de fleurs attractives : achillée (Achillea sp.), tournesol (Helianthus annuus), centaurées (Cetaurea sp.), asters (Aster sp.), phacélie (Phacelia tanacetifolia), carotte sauvage ou potagère (Daucus carota), cosmos (Cosmos sulphureus), cerfeuil sauvage ou potager (Anthriscus sylvestris), échinacées (Echinops ritro), soucis (Calendula sp.), amarante (Amaranthus cruentus), pieds-d’alouette (Delphinium sp.), gueule de loup (Antirrhinum majus), œillets (Dianthus chinensis), zinnias (Zinnia sp.), digitales (Digitalis sp.), giroflées (Erysimum sp.), godétie (Godetia grandiflora), impatiente (Impatiens sp.), gaillarde (Gaillardia sp.), monarde (Monarda fistulosa), myosotis (Myosotis sp.), pavots (Papaver sp.), silènes (Silene sp.), tagète (Tagetes sp.), valériane (Valeriana officinalis), lavatères (Lavatora sp.), julienne des jardins (Hesperis matronalis), lin vivace (Linum perenne), onagre (Oenothera sp.), scabieuse (Scabiosa caucasia), sedum (Sedum spectabile), thym (Thymus vulgaris)…

Des plantes à graines bien nourrissantes comme ce tournesol.

N’oubliez pas non plus que bon nombre de « mauvaises herbes » sont également appréciées par les oiseaux, en voici quelques unes : la bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris), le plantain lancéolé (Plantago lanceolata), le mouron des oiseaux (Stellaria media), le pissenlit (Taraxacum officinale), l’oseille commune (Rumex acetosa), la renouée des oiseaux (Polygonum aviculare), les cirses commun (Cirsium vulgare) et des champs (C. arvense), le séneçon commun (Senecio vulgaris), la cardère sauvage (Dipsacus fullonum), le trèfle à quatre feuilles (Oxalis deppei), les renoncules, la berce commune (Heracleum sphondylium), les orties (Urtica sp.), le trèfle (Trifolium repens),…

Par exemple, les graines de cardères (chardons) attireront les Chardonnerets élégants. Ajoutez-y des pissenlits, du trèfle et du Cerfeuil sauvage et vous comblerez en plus les verdiers.
Le bouvreuil quand à lui ajoutera à son menu de graines de pissenlit celles du plantain.

Les graines de pissenlit sont appréciées par les verdiers et les bouvreuils.

Des arbustes.

En haie, en bosquets ou même isolés, les arbustes, surtout si ils sont bien touffus et qu’ils voient peu le sécateur, offriront de quoi nourrir et abriter les oiseaux de votre jardin. Certains offrent de délicieuses baies et/ou attirent les insectes avec leurs fleurs, de quoi nourrir les oiseaux les plus gourmands, d’autres offrent également une protection de luxe comme les aubépines ou les massifs de ronces. De nouveau, plus vous variez les espèces et plus vous contenterez de monde, surtout si vous sélectionnez des arbustes bien de chez nous !

Un massif de ronce bien touffu offre ses baies mais aussi sa protection aux oiseaux!

Voici quelques arbustes intéressants pour attirer les oiseaux dans votre jardin :
– Les petits formats (moins de 2 m) : framboisier (Rubus idaeus), groseilliers (Ribes uva-crispa, R. nigrum, R. rubrum).
– Les formats moyens (2 à 6 m) : aubépine (Crataegus laevigata), bourdaine (Frangula alnus), cornouillers (Cornus mas et C. sanguinea), églantier (Rosa canina), fusain d’Europe (Euonymus europaeus), néflier (Mespilus germanica), nerprun purgatif (Rhamnus cathartica), noisetier (Corylus avellana), ronces (Rubus sp.), sureau à grappes (Sambucus racemosa), troène commun (Ligustrum vulgare), viornes (Viburnum lantana et V. opulus).
– Les grands formats (10 m ou plus) : houx (Ilex aquifolium), myrobolan (Prunus cerasifera), sureau noir (Sambucus nigra).

Les baies de ce cornouiller vont régaler de nombreux oiseaux!

Alors, plutôt que la sempiternelle haie monospécifique de thuyas ou de lauriers, optez pour une haie constituée d’un mélange d’espèces indigènes. Et si vous avez assez de place, lâchez-vous sur les bosquets constitués d’arbustes de toutes tailles !

Des arbres.

Du plus petit au plus grand, chaque arbre de votre jardin est une source d’attraction pour nos amis à plumes. Que ce soit pour ses fruits, ses graines, les insectes qu’il attire, les lieux de nidification, de repos ou d’abris qu’il propose, chaque arbre est intéressant. C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles il faut planter des arbres dès qu’on en a la place ! et si on plantait des arbres

Bien sûr, certains seront plus attractifs que d’autres, en voici quelques uns appréciés notamment pour leurs fruits charnus ou baies:
– Les petits formats (5m max) : alisier blanc (Sorbus alba), cognassier (Cydonia oblonga), pommiers (Malus domestica), prunellier (Prunus spinosa),…
– Les formats moyens (5 à 15m) : aubépine (Crataegus monogyna), cerisier à grappes (Prunus padus), griottier (Prunus cerasus), poiriers (Pyrus communis), pommier sauvage (Malus sylvestris), prunier crèque (Prunus domestica),…
– Les grands formats (15m au plus) : alisier torminal (Sorbus torminalis), merisier (Prunus avium), poirier sauvage (Pyrus pyraster), sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia),…

Les arbres et arbustes fruitiers seront visités notamment par les fauvettes, les étourneaux, les merles et les grives. Les baies étant importantes pour le nourrissage de leurs jeunes (fin du printemps) et pour faire des réserves en automne.

Le sorbier des oiseleurs (ici une variété horticole), des feuilles et des baies aux couleurs chatoyantes.

Il n’y a pas que les arbres à  fruits charnus ou baies qui intéressent les oiseaux.

Les arbres producteurs de fruits secs ont aussi leurs amateurs comme le Geai des chênes, le verdier, la fauvette, la Sittelle, mésanges, pics, sizerin flammé, tarin des aulnes….
Espèces conseillées : chêne (Quercus sp.), hêtre (Fagus sylvatica), charme (Carpinus betulus), bouleau (Betula pendula), noisetier (Corylus avellana), peuplier tremble (Populus tremula), aulne glutineux (Alnus glutinosa), saule pleureur (Salix caprea)…

 Les grands conifères en plus de fournir des graines aux pinsons, sittelles torchepots,  becs-croisés des sapins, gros becs, geais, sizerins, tarins,… offrent un endroit pour nicher en sécurité et un couvert apprécié pour se réfugier et chasser les araignées pour les roitelets et autres oiseaux insectivores.
Quelques espèces conseillées : mélèze (Larix sp.), pin (Pinus sp.), sapin (Abies sp.), if (Taxus baccata).

Vous pouvez aussi installer des conifères de plus petites espèces ou de variétés naines plus exotiques qui trouveront plus facilement leur place dans votre jardin tout en offrant un abri sûr et de la nourriture aux oiseaux comme le  genévrier commun (Juniperus communis), le pin mugo (Pinus mugo), le cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana), le genévrier rampant (Juniperus horizontalis), l’épicéa bleu du Colorado (Picea pungens)…


Des plantes grimpantes.

Même si votre jardin est trop petit que pour accueillir des arbres ou des arbustes, vous avez toujours bien la place pour y faire courir une plante grimpante sur un mur ou votre abri de jardin.
Des plantes grimpantes comme le chèvrefeuille (Lonicera sp.), le lierre (Hedera helix), la Morelle douce amère (Solanum dulcamara), ou encore la vigne (Vitis vinifera)  sont idéales pour la nidification des oiseaux, leur permettre de se cacher des prédateurs et de s’abriter en hiver. Le lierre est particulièrement intéressant car il offre des baies noires bien nourrissantes durant la période creuse de la fin de l’hiver.

Le lierre est un allié précieux des oiseaux!

De la pelouse.

Même la pelouse permet à certains oiseaux comme la grive musicienne, le merle noir, la bergeronnette grise ou l’étourneau sansonnet de trouver leur nourriture (vers de terre, larves, petits insectes).
Bien sûr, vous n’y observerez rien de folichon si vous êtes un adepte du robot-tondeuse… Mais même si vous ne pouvez pas vous passer de votre tondeuse (quel que soit le modèle), réservez un petit carré préservé des lames coupantes où pousseront les graminées (fétuque…) et adventices qui donneront des graines et abriteront des insectes.

Des arbres morts ou mourants.

Les arbres morts ou mourants sont une véritable bénédiction pour un grand nombre d’insectes xylophages qui vont venir pondre dedans. Et les larves bien grassouillettes de ces insectes régaleront des oiseaux spécialisés dans le « forage du bois » tel les pics.
Ces trous seront ensuite habités successivement, au fur et à mesure de l’agrandissement naturel de ces cavités, par différentes espèces d’oiseaux comme les mésanges, sitelles, gobe-mouches, rouges-queues, pigeon colombin, chouettes, … et de mammifères (écureuils, loirs, …).

Etourneau en plein repas.

Laissez donc cet arbre mort au fond de votre jardin se faire coloniser plutôt que d’en faire du petit bois (du moins si sa chute ou celle de ses branches ne représente aucun risque). En plus, il peut devenir le support d’une plante grimpante et ainsi continuer à donner de l’éclat à votre jardin.

Un vieil arbre fruitier, bien que condamné par des champignons qui le ronge de l’intérieur, peut encore vivre et produire pendant des dizaines d’années tout en devenant le refuge d’une faune spécialisée qui manque cruellement de vieux arbres.
Alors plutôt que d’abattre votre vieux pommier, plantez éventuellement son successeur un peu plus loin mais gardez bien son ancêtre sur pied, si possible même après que sa dernière feuille soit tombée depuis longtemps.

Il est certain que les risques engendrés par un arbre mort sur pied ne sont pas toujours acceptables, surtout si votre jardin n’a pas la dimension de celui de Versailles.
Une taille (à la tronçonneuse et non au sécateur) peu toutefois s’avérer suffisante pour sécuriser la zone si ce n’est qu’une ou plusieurs branches qui risquent de faire des dégâts en chutant.
Mais si c’est l’arbre entier qui menace de tomber à un mauvais endroit, l’abattre devient alors nécessaire. Ce n’est pas pour autant qu’il ne peut pas encore servir la biodiversité du jardin. On peut très bien l’abattre en laissant sur place la souche (voir même une partie du tronc) qui pourra ainsi se décomposer tranquillement tout en offrant un menu 5 étoiles à des gastronomes spécialisés.
Le reste de l’arbre peut être utile aussi. Son tronc peut être débité en morceaux plus ou moins gros qui peuvent être disposés à divers endroits de votre jardin : une belle souche ou branche au milieu d’un massif, de gros rondins comme table et tabourets, une grosse buche creusée dans laquelle on installe une plante,… Comme vous le constatez, ces morceaux de bois morts peuvent très bien s’intégrer dans votre jardin et même l’embellir.

Même mort et raboté, un arbre sera toujours utile pour accueillir les oiseaux.

Des tas de tas.

Un bon gros tas de bois aura aussi son rôle pour attirer, nourrir et héberger les oiseaux, de même qu’un tas de branches, de branchages ou de feuilles mortes ! Outre le fait que ce genre de tas grouille d’insectes appétissants, des petites espèces d’oiseaux comme le troglodyte pourront y installer leur nid, ou ceux qui préfèrent nicher au sol comme le merle, si toutefois un hérisson n’occupe pas déjà la place !

Un tas de pierre, même si celui-ci est ordonné comme c’est le cas dans un mur en pierre sèche, est également très intéressant pour beaucoup d’insectes mais aussi pour les reptiles comme les lézards. Il l’est donc tout autant pour les oiseaux qui viendront s’y nourrir de leurs proies préférées voir y nicher dans les belles anfractuosités.

Même votre tas de compost (et votre mulch) aura ses amateurs parmi la gente ailées, ne fut-ce que pour pouvoir y gratter et y déloger des larves ou vers bien dodus !

Laissez donc des tas de tas dans différents endroits de votre jardin. De nouveau, ceux-ci peuvent parfaitement s’intégrer à son architecture avec un peu d’imagination. Par exemple, une « haie sèche » constituée de branches mortes entassées en andain ou tressées peut vous aider à délimiter une zone de votre jardin tout en aillant bien plus d’attrait pour la faune qu’une clôture…

De l’eau !

L’eau est un besoin vital pour les oiseaux et leur en fournir, particulièrement aux moments cruciaux (grosses chaleurs ou grand froid), est essentiel pour les accueillir dignement au jardin. Les oiseaux ont aussi besoin de se baigner dans une faible profondeur d’eau (maximum 5 cm) pour faire leur toilette ou se rafraîchir.

Que l’apport soit modeste (une coupelle d’eau) ou généreux (un étang), il est impératif que l’eau fournie soit propre (changée tous les jours dans le cas des coupelles) au risque de devenir insalubre pour les oiseaux et d’attirer les moustiques…

L’accès au point d’eau ne doit pas représenter un risque pour les oiseaux.
Votre étang ou votre mare doit avoir au moins une pente douce ou en « escalier adapté » pour y entrer ou en sortir. Les oiseaux doivent pouvoir y accéder en douceur via des « marches » faites de pierres ou de branches voisines leur donnant accès à une zone où ils ont pieds.
Dans le cas d’une coupelle, celle-ci ne doit pas être trop profonde pour éviter tout risque de noyade mais idéalement assez large que pour permettre la baignade.

Les oiseaux sont attirés par le bruit de l’eau qui coule, un jet d’eau ou une cascade est donc un plus. En outre, cette circulation d’eau l’empêche de geler en hiver.

La zone de baignade doit être dégagée, mais une zone de refuge, comme un buisson bien touffu, à proximité du point d’eau est également souhaitée afin de permettre aux oiseaux surpris durant leur baignade de se mettre rapidement à l’abri d’un prédateur comme le chat de la maison…

L’accès à l’eau doit être aisé, ici les oiseaux peuvent se poser sur le rebord de « la plage » pour se désaltérer ou descendre par l’escalier de l’autre côté (et donc pas visible sur cette photo) pour se baigner dans la zone peu profonde.

Des nichoirs.

Si certains oiseaux construisent leur nid sur les branches ou à même le sol (ils se « débrouilleront » donc avec les plantations que vous leur avez fournis), d’autres espèces, dites cavernicoles, ont besoin de cavités naturelles (arbres creux, anfractuosités dans les murs…) pour élever leurs nichées. Or, ces cavités deviennent rares…

On peut toutefois les aider facilement en leur installant un ou plusieurs nichoirs.

Méfiez-vous des nichoirs vendus en grande surface, ils sont rarement conforme pour la sécurité et le bien-être de leurs occupants. Privilégiez des nichoirs certifiés par des organismes compétents comme Natagora ou la LPO.

La taille du nichoir et le trou d’entrée sont déterminant pour les espèces qui vont s’y installer.
Pour des Mésanges bleue, noire, huppée, nonnette et boréale, il faut un nichoir de 10X10X18 cm (dimensions à l’intérieur du nichoir !) avec un trou d’entrée entre 2,7 et 2,8 cm de diamètre.

Les mésanges charbonnières et le gobe-mouche noir ont besoin de plus d’espace : 12x12x20 cm et trou de 3,2 à 3,4 cm.
Les étourneaux (15X15X25 cm et trou de 4,5 cm), moineaux (12X12X20 cm et trou de 3,4 à 3,5 cm), rouge-queue à front blanc (12X12X20 cm et trou ovale de 3 à 4,7 cm) et sitelle torchepot (15X15X25 cm et trou de 3 à 4,5 cm), sont autant d’oiseaux cavernicoles qui ont chacun leurs exigences spécifiques.
Les espèces semi-cavernicoles préfèrent avoir plus de place pour prendre leur envol. Ainsi, pour le gobe mouche gris, rouge-queue noir, rouge-gorge ou encore la bergeronnette grise,  on placera des nichoirs de 12X12X20 cm dont la moitié supérieure de la face avant est ouverte.

Le trou de ce nichoir était bien trop grand pour cette sitelle, elle l’a donc aménagé à son goût.

Si vous vous sentez l’âme d’un bricoleur, vous pouvez aussi réaliser vous-même vos nichoirs en utilisant du bois non traité de sapin, peuplier ou chêne d’une épaisseur de 1,8 cm à 2,7 cm selon la taille du nichoir. Le bois ne doit pas être raboté sur les faces internes du nichoir, en effet, les oiseaux ont besoin de ses aspérités pour grimper vers leur trou de sortie.
Vous trouverez de nombreux plans de construction de nichoirs adaptés à différentes espèces par ici.

Percez quelques petits trous dans le fond de vos nichoirs afin de permettre l’évacuation de l’humidité et d’assurer une bonne aération.

Les nichoirs seront installés dans une zone dégagée pour éviter l’approche trop facile des prédateurs à une hauteur allant de 2,5 à 5 m voire plus haut pour les rapaces. Orientez le trou d’envol idéalement vers le Sud-est de sorte qu’il ne soit ni exposé aux intempéries (Ouest, Nord-Ouest) ni au plein soleil (Sud). Pour évitez au maximum les conflits de voisinages, espacez les nichoirs de même type d’au moins 10 à 15 mètres (voir jusqu’à 60 mètres pour les plus grandes espèces).
Si au bout de 2 ans votre nichoir n’a pas été occupé, c’est que l’endroit ne convient pas aux oiseaux et qu’il faut le déplacer.

Installez votre nichoir à bonne hauteur, si l’endroit plait, il sera vite occupé.

La période idéale pour les installer est l’hiver car les oiseaux se mettent très tôt à la recherche d’un endroit où nicher et ils auront ainsi le temps de « tester » l’endroit.
Par la suite, on entretiendra ses nichoirs en les nettoyants en automne. Retirez le vieux nid et nettoyez bien le fond pour éviter que des parasites ne s’installent, si nécessaire, passez un coup de chalumeau pour détruire les parasites. Pour allonger la durée de vie de vos nichoirs sans intoxiquer leurs futurs occupants, utilisez de l’huile de lin pour traiter le bois et du brou de noix pour lui donner une jolie teinte.

Si vous avez des animaux, vous pouvez également aider les oiseaux dès le début du printemps en leur mettant à disposition des poils de vos fidèles compagnons. Simplement accrochés dans des branches ou à disposition dans un distributeur, ce matériau douillet sera très apprécié pour la confection de nids. Par contre, ne donnez jamais des poils d’un animal qui vient de recevoir un traitement antipuce ou autre. Les insecticides qui sont utilisés, que ce soit en pipette ou en comprimé, se retrouvent dans les poils et peuvent empoisonner les oisillons avant même leur naissance en passant par la coquille.

Les poils de vos compagnons intéressent les oiseaux pour faire leur nid.

De la tranquillité.

Si vous souhaitez voir les oiseaux s’installer durablement dans votre jardin, il ne faut pas les déranger à tout bout de champ.

Évitez autant que possible d’utiliser des appareils bruyants dans votre jardin (outils de jardin motorisés mais aussi radio,…) et placez les installations réservées aux oiseaux loin des zones bruyantes ou animées.

Respectez leur intimité, particulièrement quand c’est la période des nichées. N’allez pas déranger les nids tant qu’ils sont occupés car vous risquez de condamner les oisillons en faisant fuir les adultes qui peuvent déserter l’endroit devenu menaçant et abandonner leur nichée. Pour ne pas mettre en panique les parents, évitez de faire du bruit près d’un nichoir occupé ou de trop vous en approcher, surtout si ce n’est pas habituel.
Il est très tentant de soulever le couvercle du nichoir pour observer de près les jeunes, mais cette curiosité malsaine peut être fatale ! Si vous êtes adeptes de l’observation de près, optez plutôt pour une bonne paire de jumelle voir même une caméra spécialisée pour les observations in-situ…


Des bénéfices pour tout le monde !

En leur offrant un jardin calme et accueillant, vous pourrez y observer et écouter de nombreux oiseaux. Et ce n’est pas le seul avantage !

Les oiseaux, en plus de vous ravir de leur présence, vont participer à l’équilibre de votre écosystème jardin ce qui sera tout bénéfice pour vos récoltes ! Car des oiseaux présents en permanence dans votre jardin, ce sont certes quelques fruits ou semences grappillés (la part pour la nature), mais c’est surtout un équilibre qui s’installe dans votre jardin, équilibre qui est la clef de la réussite d’un jardin au naturel ! Les oiseaux vous débarrasseront volontiers des pucerons, chenilles, carpocapses, limaces et autres grignoteurs de vos fruits et légumes et leur efficacité sera bien plus payante sur le long terme que l’usage de n’importe quel pesticide ! Certes, vous aurez toujours des « indésirables » comme les pucerons dans votre jardin, mais leur population sera naturellement régulée et les quelques dégâts résiduels deviendront acceptables (la part pour la nature toujours).

Un couple de mésange charbonnière qui nourrit ses jeunes leur apporte jusqu’à 500 insectes par jour, vos buis seront bien protégés!

Le chant des oiseaux, leurs allées venues, leurs parades amoureuses, leurs parties de chasse, vont également vous aider à  trouver votre équilibre personnel, vous aider à lâcher prise et à laisser votre esprit vagabonder de temps en temps. Ils vous apportent de la joie et de la sérénité.
Tout comme le jardinage, ils vous aideront également à ré-adopter un rythme naturel au gré des saisons. Rien de tel que leur chant (parfois trop) matinal pour vous aider à quitter le lit tôt et de bonne humeur, reléguant les grasses matinées à la période de repos qu’est l’hiver.

Ils sont aussi un merveilleux apprentissage de la vie pour vos enfants (et pour les grands enfants que nous sommes).

Et si en plus d’un jardin accueillant vous leur offrez votre respect, vous pourrez devenir l’heureux nanti d’une approche de leur part, voir même de quelques élans de familiarité.

Depuis ma plus tendre enfance j’ai été le témoin privilégié de réelles relations de complicités entre oiseaux et humains. Un corbeau s’était ainsi lié d’amitié avec mon grand-père et venait régulièrement se percher sur son épaule pour recevoir son petit morceau de viande allant même jusqu’à lui présenter sa famille. Mon vieux voisin d’enfance a hébergé des générations d’hirondelles dans son garage. Chaque année, dès qu’elles arrivaient, elles venaient frapper à sa cuisine pour qu’il leur libère l’accès vers leurs nids en ôtant un carreau de la fenêtre du garage. Chaque fois qu’il s’asseyait pour se reposer sur son banc, les hirondelles venaient avec leurs jeunes se percher sur le dossier du banc, ses épaules ou sa vieille casquette entretenant ainsi, de génération en génération, une réelle complicité basée sur le respect et la confiance.

Sans autant de proximité, j’entretiens moi-même une relation de confiance avec certains oiseaux de mon jardin et particulièrement les mésanges bleues. Dès la première nichée éclose dans le fond du jardin, elles se sont de plus en plus habituées à ma présence et rapprochées. Cela fait longtemps qu’elles n’hésitent plus à venir me signaler à la fenêtre qu’il est temps de remplir les mangeoires ou leur distributeur de poils pour la confection de leur nid. Elles n’hésitent plus non plus à venir à moins d’un mètre de moi pour venir déguster les mûres, le raisin ou les baies de cornouiller de la pergola. À tel point que j’ai osé y installer un nichoir l’hiver dernier. À peine placé, il recevait une première visite qui s’avéra fructueuse puisque le jeune couple de mésange bleu l’a directement adopté pour y élever avec succès leur nichée. Bien sûr, durant toute cette période j’ai imposé le calme à tous ceux qui ont fréquenté mon « salon de jardin », et je me suis toujours assurée que notre présence ne dérangeait pas les allées et venues des parents. J’ai ainsi eu l’extrême privilège d’assister de près à la vie de mes protégés, de la confection de leur nid jusqu’au premier envol de leur progéniture, parce que j’ai gagné leur confiance et que je les respecte. Et je suis sûre que cette confiance va s’accentuer de génération en génération, ceci bien sûr en respectant leur nature sauvage, le but n’est pas d’en faire des animaux apprivoisés mais bien de pouvoir profiter de mon jardin sans que ma présence ne les importunent ni même ne les inquiètent.

Mon « salon de jardin » et son nichoir bien à l’abri dans le cornouiller (cercle orange).

Mon jardin est encore jeune et en pleine évolution, mais les efforts fournis pour l’aménager pour les oiseaux et la nature semblent plus léger tant ils sont payants ! Il s’étoffe au fil du temps de nouveaux chants d’oiseaux. Cette année j’ai même eu le privilège d’un face à face très rapproché avec un martin pêcheur, de quoi vous faire oublier l’espace d’un instant tous les tracas quotidiens, croyez-moi !

Vivre entouré d’oiseaux est un réel plaisir, un antidépresseur naturel aux multiples bienfaits. Cela ne demande quelques concessions toutes simples, comme celle d’accueillir la nature dans votre jardin, ce qui vous fera aussi du bien…

Votre coach, Harmony.

PS : Vous souhaitez apprendre à jardiner avec la nature et pas contre elle ? Je vous propose tout au long de l’année des ateliers sur « le jardinage au naturel » à Marneffe (entre Liège et Namur).

PS2 : Je ne suis pas aussi bonne photographe que ce que cet article pourrait vous laisser croire. Merci à Georges Grosjean pour les magnifiques photos qu’il a généreusement mis à ma disposition.


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9 commentaires sur “Un jardin accueillant pour les oiseaux!

  • Coulon

    Bonsoir merci pour toutes ces informations que je mets en pratique un maximum, mon souci est que je suis dans une nouvelle habitation et qu’il n’y avait aucun arbre aucune fleur : je suis en train d’y remédier en plantant le plus possible pour attirer ces oiseaux.

  • GISELE CHALON

    Bonsoir,
    Je vous remercie pour cet article. J’ai commencé à m’intéresser aux oiseaux du jardin il y a deux mois. Auparavant, nous avions un chat adorable mais très chasseur et je ne voulais pas prendre le risque d’attirer les oiseaux avec de la nourriture et de les exposer à l’instinct de notre vieux chat toujours énergique. Il nous a quitté l’été dernier et j’ai donc pris le temps d’installer des mangeoires qui, à ma grande surprise, ont très vite été prises d’assaut par les mésanges charbonnières et bleues ainsi que pas un rouge-gorge, une sittelle, des merles, un pic épeiche et deux geais bleus…. Je voudrais votre avis sur le placement de deux nichoirs, sachant que ceux-ci pourraient être placés dans la partie la plus haute (2,5 m) de notre abri de jardin. L’orientation idéale que vous évoquez (sud-est) voudrait qu’un des nichoirs soient à l’arrière de l’abri de jardin face au bois qui jouxte notre jardin. Je crains que lorsque la végétation sera touffue, il y ait trop d’ombre mais peut-être un nichoir adapté à l’une des espèces citées ci-dessus pourrait-il y être placé avec succès ? Vu que la face arrière de l’abri de jardin est exposée « sud-est », les côtés sont donc d’une part « nord-est » d’autre part « sud-ouest et la façade « nord-ouest ». Par ailleurs, l’abri de jardin propose une extension de toit très longue et protectrice côté « nord-ouest » et un peu plus courte sur les côtés mais suffisamment présente pour abriter des nichoirs.
    Que me conseillez-vous ? Je cherche depuis plusieurs jours dans différents livres et sur différents sites.
    J’aurais aimé placer un nichoir pour mésange et un autre soit pour la sittelle soit pour le rouge-gorge.
    Est-ce imaginable de les placer tous les deux sur deux faces différentes de l’abri de jardin dans la mesure où ils n’accueilleraient pas les mêmes espèces ?
    Et lequel sur quelle face ? Sachant que la zone de nourrissage n’est pas à côté de l’abri de jardin.
    Merci de m’avoir lue et Merci d’autant plus si vous prenez le temps de me répondre.

    • Harmony Auteur de l’article

      Bonjour,
      installer un nichoir au bon endroit n’est pas toujours évident et c’est assez difficile de vous répondre sans voir les lieux. Essayez là où le nichoir ne sera ni trop exposé au vent, ni trop au soleil (le côté sud-ouest me semble une bonne option), vous verrez assez vite s’il trouve ainsi des amateurs sinon n’hésitez pas à le déplacer au bout de deux ans. La cohabitation de deux espèces ne devrait pas poser de problème 😉