Les feuilles mortes… Une richesse mal exploitée! 16


Les feuilles mortes se ramassent à la pelle nous disait Jacques Prévert… oui, mais qu’en faire après?

Ce tas de feuilles mortes est de l’or pour votre jardin, le saviez-vous?

Pourtant,  le plus souvent, elles sont  entassées en attendant d’être brûlées ou d’être conduites au recyparc… Cela représente beaucoup d’énergie dépensée pour rien! D’autant plus que derrière vous, ces feuilles amenées au recyparc seront utilisées pour faire du terreau qui vous sera ensuite revendu…

Oui, mais que faire de toutes ces feuilles?

Plusieurs solutions s’offrent à vous:

Mulching du sol: Protégez vos sols et plantes des intempéries et mauvaises herbes.

berberis

En les déposant entières ou broyées (un coup de tondeuse dessus), et ce sur une quinzaine de cm d’épaisseur, sur vos parterres de fleurs, votre potager, aux pieds de vos haies ou arbres…

Non seulement leur décomposition va enrichir le sol, mais aussi, elles vont lui servir de couverture!
Les plantes s’y trouvant seront protégées du froid et le sol sera moins exposé à la dégradation provoquée par les intempéries (tassement, lessivage,…).
De plus, les adventices indésirables auront nettement plus de difficulté à s’installer.
Ce paillage servira aussi en été, agissant comme une véritable éponge, il évitera au sol de se dessécher.

Bref, une vraie couverture de protection à votre disposition!

Attention toutefois concernant les feuilles « malades » des rosiers ou fruitiers, ainsi que celles de noyers (qui contiennent de la juglone, toxique pour bon nombre de plante et anti-germinatif). Pour ces feuilles peu désirables, un compostage de plus d’un an est préférable. Les feuilles riches en tanins (comme celles du chêne) mettent longtemps à se décomposer, pour accélérer le processus, déchiquetez-les en les passant sous la tondeuse. Certaines feuilles ont la réputation d’acidifier le sol, utilisez-les de préférence pour mulcher les parterres de plantes acidophiles ou en mélange (max 10-20%) avec d’autres. Dans tous les cas, essayez de mélanger de feuilles d’espèces différentes, c’est la dose qui fait le poison…

Création d’une nouvelle zone de plantation:  Laissez la nature faire le travail à votre place.

carton

L’automne est le moment idéal pour créer une nouvelle zone de plantation, que ce soit pour un futur parterre fleuri ou un coin potager.

Comment faire? Rien de plus simple!

Après avoir tondu ou fauché la zone concernée, étendez-y une couche de carton brun sans encre et recouvrez le tout avec une bonne couche de feuilles mortes (20 cm minimum).

Dès le printemps, cette zone sera prête pour accueillir de nouvelles plantes! Vous aurez à votre disposition un sol meuble et enrichi sans un seul coup de bêche.

Compost: Un vrai boost pour faire un compost de qualité.

Pour faire un bon compost, il faut alterner les matières riches en azote (« vertes et humides », notamment les tontes de gazon) et celles riches en carbone (« brunes et sèches», dont les feuilles mortes). Plutôt que de jeter cette précieuse ressource, compostez-là.

Terreau de feuilles: L’or noir à portée de tous.

Stockez vos feuilles en un tas à l’ombre mais pas à l’abri de la pluie, retournez-le environ tous les 3 mois et veillez à ce qu’il ne se dessèche pas. Au bout d’un an, vous obtiendrez un terreau acide, il vous faudra patienter un an de plus pour obtenir un terreau neutre qui deviendra de plus en plus alcalin avec le temps. Vous pouvez aussi mettre vos feuilles dans un sac poubelle noir percé de trous, secouez-le de temps en temps et ne le laissez pas devenir sec.

Stockage: Pour disposer de cette richesse toute l’année.

silo

Un « cylindre » constitué d’un morceau de grillage et de quelques piquets dans un coin du jardin pourra accueillir le surplus de feuilles mortes.

Elles seront ainsi disponibles au printemps et en été pour continuer le mulching et le compost.

On peut aussi les stocker en tas le long d’une pile de bois par exemple.
Elles serviront alors en plus d’abris pour les hérissons et autres hôtes du jardin durant l’hiver!

Et si, comme moi, vous n’avez pas suffisamment d’arbres chez vous pour vous offrir cette précieuse ressource, n’allez pas piller la forêt qui en a bien besoin (et puis c’est interdit!), mais demandez plutôt à votre voisin qui peine à entasser ses feuilles pour une future combustion, à la commune, à des entrepreneurs de jardins,… Ils seront s’en doute heureux de se débarrasser de leurs « déchets ».

Votre dévouée coach, Harmony.

PS: vous souhaitez en apprendre plus sur le jardinage au naturel? Tout au long de l’année, je vous propose des ateliers sur le sujet à Marneffe (entre Liège et Namur).


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16 commentaires sur “Les feuilles mortes… Une richesse mal exploitée!

  • Henry

    Génial !!!

    Merci pour vos conseils !

    Une petite question, pour éviter que les feuilles mortes s’envollent hors de la zone, dois-je prévoir une sorte de couvercle ou bâche ?

    Les mailles du silo doivent être grandes pour éviter que les hérissons se coincent ?

    Merci pour votre retour …

    Jean-Marc Henry

    • Harmony Auteur de l’article

      Bonjour et merci pour votre commentaire 😉

      Pour éviter que les feuilles ne s’envolent je mets des branches, pierres et autres poids naturels dessus. Après quelque temps, les feuilles commencent à se « lier » au sol et ne s’envolent plus. ça fonctionne aussi pas mal contre les oiseaux gratteurs (poules et merles par exemple).

      Un hérisson peut passer au travers d’un trou de 10 cm de diamètre.

  • Anne

    Bonjour,
    A préciser aussi pour le carton à disposer sur le sol (conseil rapporté d’un maître composteur qui enseigne le système des « lasagnes » )…il doit être dépourvu de ses agrafes, scotch, étiquettes

    • Harmony Auteur de l’article

      Effectivement, je ne l’ai pas précisé ici (mais dans d’autres articles): il faut du carton brun, sans encre, non plastifié et de préférence européen; ceci n’a rien de raciste, mais les cartons qui viennent d’autres continents (donc en bateau ou avion) sont traités avec des insecticides et fongicides 😉

  • CHARMON

    Merci pour cet article très intéressant. Ca va bien m’aider car je ne savais pas trop comment gérer les feuilles mortes de mon jardin. Et ne tenez pas compte des commentaires de certains « ronchons », votre texte est de très bonne qualité et les fautes de frappe cela peut arriver, même aux personnes très scrupuleuses.

  • barry-gasperment sonna

    Tout à fait d’accord avec ces multiples utilisations des feuilles mortes du jardin !

    C’est une perte d’énergie folle d’évacuer les feuilles mortes du jardin,en les laissant sur place suffisament longtemps, elles enrichissent le sol naturellement

    Laisser faire la nature et faire confiance au cycle des saisons pour régénérer les sols est tellement plus simple ,sans parler des avantages pour les insectes ,les oiseaux,les hérissons, les vers de terre

    Le moment où le jardin ressemble à un sous bois ou à une mini forêt

  • WUNDERLE Christine

    Merci pour ces précieuses informations, petite question : quelles sont les feuilles qui acidifient le plus le sol ? Je comprends aussi que plus on attend moins l’acidité est présente, est-ce bien cela ? Et je suppose que les plantes qui aiment l’acidité sont les rhododendrons par exemple ou la bruyère.
    Et après avoir disposé les feuilles sur le carton, au printemps on plante donc directement sans ajout de terreau ou d’autre compost voire fumier ?
    Bien cordialement

    • Harmony Auteur de l’article

      Bonjour,
      les feuilles qui ont la réputation d’acidifier le sol sont surtout les aiguilles de résineux et les feuilles de chêne. Mais en réalité, elles n’acidifient pas grand chose, c’est surtout la roche mère du sous-sol qui va déterminer le pH de celui-ci. J’en parle plus dans mon article sur le mulching et voici un autre article sur le sujet du jardinier paresseux.

      Durant l’hiver, les feuilles mortes vont se décomposer et former de l’humus. la terre se sera donc naturellement enrichie en « terreau ». Maintenant, si la parcelle que l’on crée ainsi est un potager, on a besoin d’un sol bien riche, on ajoute donc 5 à 10 cm de compost mûr (ou de fumier décomposé) entre le carton et les feuilles mortes lors de la création de cette parcelle.